Mooslym.com : Chaque année, des millions de musulmans font le pèlerinage à la ville sacrée de La Mecque. Le Hajj, comme on le sait, est encore loin, cette année, c’est à la fin du mois d’octobre. Mais Senad Hadzic, bosnique de 47 ans a déjà débuté son hajj depuis décembre 2011 … à pied. En effet, il a commencé à marcher à partir de sa ville natale dans le nord de la Bosnie en décembre 2011 et marche tout le chemin de chez lui jusque la Mecque.
La distance est environ 6 000 kilomètres entre la Bosnie à la Mecque et il marche entre 12 et 20 km par jour. Il a actuellement atteint un cours d’eau qui sépare l’Europe de l’Asie, au Bosphore.
Juste avant de reprendre la route, Senad Hadzic montra fièrement le contenu de ses maigres provisions. Un Coran enveloppés dans du plastique de protection, une Bible, des cartes de pays et des drapeaux des six pays qu’il envisage de traverser. « Pour être honnête, avant que je commence ce voyage, tout le monde avait peur pour moi, se demandant comment en tant que musulman j’allais être en mesure de voyager dans des pays chrétiens comme la Serbie et la Bulgarie qui n’est pas chose facile », explique Hadzic.
Mais lui n’a jamais eu peur, dit-il. Voyageant avec très peu d’argent, Hadzic dépend de la bonté des étrangers pour une grande partie du trajet. « En Serbie, les gens sont sortis dans la rue et m’ont donné un chapeau ou des chaussettes », dit Hadzic. « Un jour, un professeur en Serbie m’a invité à rester dans sa maison. Ce professeur serbe, qui était un chrétien, m’a dit que j’étais le premier musulman dans sa vie qui avait fait un pas dans sa maison. C’était un grand honneur pour moi. »
Le passage à Istanbul a présenté quelques difficultées. Il y a passé 20 jours en essayant d’obtenir la permission de traverser le pont du Bosphore reliant l’Europe à l’Asie. C’est seulement ouvert aux véhicules. Hadzic ne souhaite pas parler des détails de comment il est arrivé à obtenir un « laissez-passer ».
« Si Dieu le veut, je vais bientot arriver à entrer en Asie aujourd’hui, et puis ensuite ce sera la Syrie. Je n’ai pas peur de me prendre une balle, seul Dieu sait. Et puis quand je serais à la Mecque, je ferais une prière pour tous les musulmans. »
Quand il quitte finalement l’hôtel après être interviewé par les journalistes, il est très excité de repartir sur le chemin vers la Mecque. Un gilet de sécurité sur le dos, un sac à dos en mauvais état, des chausettes turcs et un bonnet bosniaque trop petit, il est époustouflant de voir la motivation du personnage et c’est ce qui le fait aimer d’un grand nombre de personnes qu’il rencontre sur son chemin. « Un jour j’ai parlé avec un vieil homme turc et quand il a vu que j’étais venu de la Bosnie à Istanbul à pieds, il m’a offert de l’argent pour un billet d’avion pour la Mecque pour le Hadj mais j’ai refusé » dit Senad Hadzic.
Il dit se rendre à la mecque à pied parce que Dieu lui a demandé de le faire dans un rêve. « Cet acte, c’est uniquement pour l’amour de Dieu » dit-t-il. « Pour toutes les richesses du monde, je ne cesserais jamais ce que j’ai commencé ».
Hadzic n’est même pas la moitié du chemin mais dit avoir déjà appris beaucoup de choses. Il est sur le point de passer la frontière syrienne et prévoit même d’agiter un drapeau de la Syrie avec le mot « victoire » écrit sur elle et de prier pour les victimes du conflit.
Un pèlerinage bien mérité. De tout coeur : bon courage Hadzic !